Message de Pâques 2020

 

egliseunie-logo couleur National-A4« Jésus vient, alors que les portes étaient fermées ; debout au milieu d’eux,

il leur dit : Que la paix soit avec vous. » Jean 20,26

 

Frères et sœurs,

Christ est ressuscité !

La Bonne Nouvelle nous parvient malgré les portes fermées, malgré les célébrations empêchées, malgré la circulation contrôlée.

Christ est ressuscité ! La pierre a été roulée loin du tombeau, la mort a été vaincue, le Christ a été relevé.

La Bonne Nouvelle de la résurrection s’introduit dans les maisons, alors même que la peur de la mort a conduit de nombreux pays à limiter les déplacements de leur population.

La Bonne Nouvelle s’infiltre dans nos cœurs, là même où nous craignons pour nous-mêmes ou nos proches, là même où nous pleurons un être aimé, un ami.

La Bonne Nouvelle s’immisce dans nos pensées, alors que nous ne faisons qu’entrevoir les conséquences tragiques de cette pandémie mondiale et que l’avenir est tellement incertain.

Christ est ressuscité ! Le soir du vendredi, il a été crucifié comme un malfaiteur. Mais trois jours après, il a été relevé d’entre les morts. Il est vivant aujourd’hui !

La résurrection ne nous assure pas que nous ne mourrons pas. Elle ne nous assure pas non plus que nous serions miraculeusement épargnés ou que nous pourrions passer outre les règles sanitaires. La mort et la résurrection du Christ signifient que Dieu est présent avec nous dans les épreuves, qu’il les traverse avec nous et qu’il nous conduit vers la vie. La promesse est accomplie.

Cette année, la fête de Pâques, en pleine pandémie de Coronavirus, n’a pas le même goût que d’habitude. Que pouvons-nous apprendre en ce temps si particulier ?

Alors que nous ne pouvons pas nous rassembler avec les frères et sœurs, alors que nous ne pouvons pas partager le pain et le vin du repas du Seigneur, Dieu, dans son amour de Père, maintient en communion tous ses enfants. Nous sommes mystérieusement reliés à travers l’espace et le temps.

Alors que nous ne pouvons pas rejoindre nos familles, nos amis, alors que beaucoup vivront seuls cette journée, chacun peut découvrir en lui-même ce que le Christ apporte : la paix et la joie.

Que nous soyons confinés seul ou en famille, soignants harassés de travail sur le front de la lutte contre l’épidémie, que ce temps permette d’approfondir le respect, la tendresse et l’amour, à distance ou dans un espace exigu.

Alors que nous sommes empêchés d’aider dans la rencontre, nous pouvons aider d’autres manières : nous pouvons rester attentifs, écrire, téléphoner, soutenir financièrement, et bien au delà des frontières. Nous sommes enfermés entre des murs mais pas fermés au monde et cela est encore plus vrai en ce matin de Pâques.

Cette pandémie prendra fin. Nous ne savons pas quand ni comment, mais elle prendra fin.

Viendra le temps de l’analyse.

Déjà, le péril a vu émerger les discours habituels des temps de crise : racisme répugnant, théories du complot, discours délirants… Mais plus sérieusement, ce que cette pandémie met cruellement en lumière, c’est à la fois la vulnérabilité humaine et l’inégalité des conditions de vie qui rend encore plus vulnérables les plus fragiles. Elle révèle l’incapacité de notre modèle économique et environnemental à subvenir aux besoins fondamentaux des vivants.

Demain, saurons-nous construire un monde plus fraternel, plus juste et plus solidaire, un monde au goût de résurrection ? Le Christ sera à nos côtés pour cet immense chantier. N’ayons pas peur.

Aujourd’hui, Christ est ressuscité ! Il est libération ! Il est consolation ! Il est paix et joie ! Il est la vie !

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Alléluia !

 

Pasteure Emmanuelle Seyboldt,

Présidente du Conseil national de l’Eglise protestante unie de France

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